Cinq peintures qui célèbrent l'automne

Source d'inspiration de nombreux poètes et artistes, l'automne est perçue comme la saison du bonheur tranquille et de la mélancolie créatrice. Si votre âme estivale souffre chaque année des « sanglots longs des violons de l'automne » (Verlaine), voici cinq chefs-d'œuvres aux couleurs chatoyantes qui vous réchaufferont le cœur.

Vassily Kandinsky, Automne en Bavière (détail), 1908, huile sur carton, domaine public
Vassily Kandinsky, Automne en Bavière (détail), 1908, huile sur carton, domaine public

Claude Monet, Automne sur la Seine, Argenteuil, 1873

Claude Monet, Automne sur la Seine, Argenteuil, 1873, huile sur toile, High Museum of Art, Atlanta, domaine public
Claude Monet, Automne sur la Seine, Argenteuil, 1873, huile sur toile, High Museum of Art, Atlanta, domaine public

Le point de vue suggère que Monet a peint sur l'eau, très probablement grâce à ce fameux bateau atelier qu'il a souvent représenté dans ses toiles. Les couleurs brillantes se reflètent avec un tel niveau de détail qu'il est presque difficile de percevoir la rive de la Seine. Au loin se dessine le Château Michelet, construit l'année de l'arrivée de Monet à Argenteuil, en 1871. À gauche de la composition, les arbres sont encore vêtus de feuilles dorées, tandis qu'à droite les couleurs se font déjà plus froides et plus hivernales... Après tout, Toulouse-Lautrec ne disait-il pas que « l'automne est le printemps de l'hiver ? »

Vincent Van Gogh, Allée de peupliers en automne, 1884

Vincent Van Gogh, Alley of Poplars in Autumn, 1884, oil on canvas on panel, Van Gogh Museum in Amsterdam. Image: CC0
Vincent Van Gogh, Alley of Poplars in Autumn, 1884, oil on canvas on panel, Van Gogh Museum in Amsterdam. Image: CC0

Cette toile a été réalisée alors que Van Gogh résidait à Nuenen et en octobre 1884, décrit le tableau à son frère Théo dans une lettre : « La dernière chose que j'ai faite est une assez grande étude d'une allée de peupliers avec des feuilles jaunes d'automne, la lumière déclinant et, ça et là, les points étincelants des feuilles tombées sur le sol, qui contrastent avec les ombres des arbres élancés. Au bout de l'allée se trouve un petit chalet, par delà lequel on aperçoit le ciel bleu à travers les feuilles d'automne ».

Gustav Klimt, Forêt de bouleaux en automne (Birkenwald I), 1903

Gustav Klimt, Forêt de bouleaux en automne (Birkenwald I), 1903, Paul G. Allen Family Collection, The Yorck Project, domaine public
Gustav Klimt, Forêt de bouleaux en automne (Birkenwald I), 1903, Paul G. Allen Family Collection, The Yorck Project, domaine public

Chez Klimt, le ciel bleu n'a pas sa place en automne. Dans Forêt de bouleaux en automne, les troncs argentés s'élèvent d'un tapis de feuilles rougeoyantes, absorbant complètement le spectateur dans ce sous-bois qui, comme très souvent dans les paysages de Klimt, n'est traversé par aucun animal ou personnage. Le temps semble arrêté, l'atmosphère est presque oppressante, Klimt nous invite à contempler la forêt comme lui-même l'a contemplée. Oui, l'artiste est bien celui qui, seul, sait lire les mystères de la nature et peut en offrir une image au commun des mortels.

Konrad Alexander Müller-Kurzwelly, Bachlauf im Herbstwald, vers 1914

Konrad Alexander Müller-Kurzwelly, Bachlauf im Herbstwald, vers 1914, domaine public
Konrad Alexander Müller-Kurzwelly, Bachlauf im Herbstwald, vers 1914, domaine public

« Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille »

Quelle image pourrait mieux convenir à cet extrait d'Automne malade (Apollinaire, Alcools, 1913) que ce tableau de Konrad Alexander Müller-Kurzwelly ? Dans Bachlauf im Waldinneren (Ruisseau dans la fôret), les feuilles d'or se détachent des arbres, virevoltent, scintillent et finissent leur course dans le ruisseau. C'est toute la magie d'automne qui est saisie par ce peintre naturaliste allemand du début XXème, dont la majeure partie de l'œuvre fut malheureusement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.

Vassily Kandinsky, Automne en Bavière, 1908

Wassily Kandinsky, Automne en Bavière, 1908, Centre Pompidou, image via Wikioo, domaine public
Wassily Kandinsky, Automne en Bavière, 1908, Centre Pompidou, image via Wikioo, domaine public

Rouge, orange, jaune...Kandinsky, à travers sa palette vive caractéristique, nous offre sa version de l'automne et re-dynamise la perception monotone qu'on lui associe souvent. Les grands noms de l'Histoire de l'Art ont si bien peint l'automne que l'on pourrait croire, en regardant par notre fenêtre aujourd'hui, que la saison a perdu sa beauté d'autrefois... Mais nos automnes ne sont pas plus tristes que ceux de Monet, Van Gogh, Klimt, Müller-Kurzwelly ou Kandinsky ! Il suffit de faire preuve d'observation. Et, si vous n'êtes pas convaincus, les tâches jaunes qui bourgeonnent sur la rue bavaroise peinte par Kandinsky sont là pour vous rappeler que, comme l'a si bien formulé Camus, « l'automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur ».

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